LA LUMIÈRE DES RÊVES, un film de Marie-Pierre Brêtas au Cinéma du Réel, une cinéaste Apresvaran avec un parcours exemplaire


MARDI 15MARS 20h00MK2 Beaubourg et VENDREDI 18MARS 14h10Centre Pompidou – Cinéma 1

Nous avons programmé le film Hautes Terres dans le cadre de Marie-Pierre Brêtas dans notre Festival International de film documentaire Après Varan en 2015 . Nous avons présenté son parcours. Vous pouvez suivre l’ entretien avec elle fait en 2015 en bas de cette page.

Michel Jouvet, mondialement révélé en 1959 par sa découverte du sommeil paradoxal, se plonge au crépuscule de sa vie dans ses cahiers de rêves, de dessins et de recherches. Une matière foisonnante qui anime peu à peu un portrait intime de ce neurobiologiste, onirologue convaincu que les rêves sont les gardiens de la singularité de notre identité.

LA LUMIÈRE DES RÊVES, un film de Marie-Pierre Brêtas, 2022, France82 min

Un mot d’ Olivia Cooper-Hadjian

« Presque intégralement filmé dans le bureau de Michel Jouvet quelques années avant sa mort, La Lumière des rêves explore pas à pas cet espace exigu aux airs de cabinet de curiosités, chargé de bustes de provenances diverses, d’animaux empaillés, et surtout de carnets. C’est à travers eux que l’histoire de cet homme se raconte : ils rassemblent des récits de rêves au contenu fantastique, sexuel ou morbide, des dessins colorés les illustrant, des schémas utilisés pour expliquer l’étrange phénomène du sommeil paradoxal. Pour alimenter ses recherches, le Professeur analysa sa propre matière onirique. Il en tira des données statistiques destinées à mieux comprendre la relation entre rêves et émotions. Il étudia la fréquence de ses divagations nocturnes, et notamment celles où figurait Danielle, sa première épouse, suite à sa mort prématurée. Deux anciens collègues rendent visite à Jouvet dans son antre, réveillant de vieux souvenirs. Les liens se tissent peu à peu entre les songes que nous découvrons et l’histoire d’une vie qui se raconte dans le désordre, en respectant le caractère anarchique de la mémoire. Le rêve d’une autopsie par des chats prend tout son sens lorsque l’on apprend que ces félins furent des cobayes de choix. Marie-Pierre Brêtas s’inscrit dans ce récit en déchiffrant elle-même certains carnets ou en s’amusant à faire apparaître sur les murs du cabinet des figures lumineuses qui s’animent. Une continuité s’établit entre les rêves de l’un et ceux de l’autre, témoignant de la force motrice de courants souterrains. »

Un mot de Mina Rad :

L’ ouverture du film évoque la précision, la beauté, la grande qualité du tournage du son et de l’ image. Dès l’ ouverture , on sent la grande écoute de la réalisatrice. On constate à quel point elle a pu suivre ses intuitions et elle a su capter des moments précieux pour saisir son personnage.

Dès les premières secondes on sent le rythme magique du film qui a été créé lors de l’écriture du montage par excellent monteur Gilles Volta. Le rythme du film suit pas à pas les réflexions, les mouvements et la redécouverte des archives incroyables de Michel Jouvet. 

Ce film est un musée vivant de la mémoire d’ un homme qui a servi la science et les recherches. 

Marie-Pierre Brêtas

Après une enfance entre Toulouse, Oran, et Thiais, Marie-Pierre Brêtas devient journaliste au Matin de Paris puis s’installe à New York. Cuisinière et femme de ménage au Chelsea Hôtel, assistante décoration sur des films, dont The Spike of Bensonhurst de Paul Morrissey… À Paris, elle étudie le cinéma aux IIIS et aux Ateliers Varan. Elle réalise pour Arte Ex Moulinex Mamers, puis deux documentaires dans le Nordeste brésilien : La Campagne de Saõ José, sélectionné au FIDMarseille et Grand Prix du Fidadoc, et Hautes Terres, mention spéciale du Jury à Cinéma du réel en 2014, sorti en salles en 2014. Elle tourne actuellement aux États-Unis un nouveau long métrage documentaire : Derrick’s Way.

Débat avec Marie-Pierre Brêtas après la première projection mondiale au 44ème édition du Cinéma du Réel

The art of filming

Le fils de Michel Jouvet exprime ses émotions après la projection.

Pour aller plus loin :


Intervention de Marie-Pierre Brêtas au Festival AprèsVaran 2015 – Hautes Terres – Trois rounds sans K.O.

Née à Toulouse, Marie-Pierre Brêtas séjourne enfant deux ans à Oran de 1969 à 1970. Après des études de lettres en hypokhâgne à Claude Monet et à la Sorbonne, elle travaille comme journaliste au
Matin de Paris en 1985. Elle part s’installer à New York de 1986 à 1989 où elle exerce
différents métiers, de femme de ménage, cuisinière, assistante de production, notamment sur
Spike of Bensonhurst, un dernier film inconnu de Paul Morrissey.

De retour à Paris elle entame une formation cinématographique aux 3IS tout en travaillant
comme journaliste à France 2. En 1997, elle suit une formation de réalisation documentaire
aux Ateliers Varan qui donnera suite en 2000 à un premier long métrage Ex Moulinex
Mamers, mon travail c’est capital, co-réalisé avec Raphaël Girardot et Laurent Salters.
Mariée au peintre Marcos Brêtas en 1991, elle tourne dans le sertão du Nordeste La
Campagne de São José, en 2009, puis Hautes Terres en 2014.

Synopsis de Hautes Terres : Dans le Nordeste du Brésil, Vanilda, son mari Antonio et une vingtaine d’autres familles de paysans obtiennent une propriété après avoir passé quatre années à lutter avec le soutien du
syndicat des sans-terre. Mais sur ce territoire hanté par la sécheresse, la gestion collective des terres et de leurs maigres ressources s’avère être une aventure plus difficile encore que leur conquête. Armés de la seule force de leurs bras et de leurs espoirs, ils vont construire dans cette réalité désolée, une société rêvée, comme une utopie.

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