DANIEL Douala-Montpellier, de Maria Van munster, Festival 2021


Dimanche 9 janvier à 17h :

DANIEL Douala-Montpellier, de Maria Van munster,  24’, Échos du Réel, 2021,France

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Synopsis :

Le récit du périple clandestin de Daniel jeune camerounais, de Douala à Montpellier…

Daniel est parti du Cameroun en direction de l’Europe sans savoir ce qui l’attendait « devant ». Aujourd’hui installé à Montpellier, dans sa vie rythmée par les études et le football, il nous raconte son périple…

Bio :

Née en 1982 à Alès, dans le Gard, de parents paysans, elle a suivi des études de cinéma au lycée puis à l’université Montpellier III et Bordeaux III. En 2009, elle obtient une bourse Défi Jeunes qui lui permet de partir filmer les paysans en lutte en Argentine. Elle réalise depuis des films autour de la terre ainsi que des portraits d’artistes. En parallèle de ses projets de réalisation, elle exerce différents métiers dans la restauration, l’agriculture et l’aide en milieu scolaire.

Un mot de Guy Lavigerie sur le film :

Raconter depuis Montpellier, la ville et son environnement, par des rails, un train, ses essieux… plus loin par les plages et la mer, les dunes, les barrières dans les dunes… par tous ces éléments de récit parcourus par des travellings parfaitement respirés… Raconter sans pathos le périple de Daniel parti de Douala, « échoué » au bout de trois ans à Montpellier avec sur le dos une obligation de quitter le territoire… Raconter avec des images forgées ici les épreuves endurées à Ceuta, avec la voix de Daniel, ses mots. De loin en loin ses mots comme épinglés, gravés dans du bois, peints sur un rocher, qui disent telles des pancartes brechtiennes entre deux séquences « je ne savais pas ce qui m’attendait » ou « ça m’a pris des mois »… Maîtriser le récit métonymique par l’image vivante sans se substituer à Daniel mais en l’accompagnant et en faisant de lui un sujet autonome dont nul ne peut partager la souffrance, c’est ce que réussit admirablement Maria Van Munster. 

Un mot de Michelle Gales sur le film :

Une vraie écriture documentaire sur un sujet grave et urgent souvent traité (et pour cause !) mais ici l’originalité de la mise en scène et le rapport avec le personnage rend ce film beaucoup plus réussi que d’autres tentatives de créer la solidarité nécessaire avec les personnes vivant cette expérience éprouvante de migration malgré les obstacles.

Quelques questions à Maria Van munster :

Q : Comment est venue l’ idée de faire ce film ? 

L’idée de faire ce film est partie après avoir découvert le « Football du Peuple », collectif (devenu depuis une association) de foot qui propose tous les dimanches à Montpellier, un « autre foot », plus ouvert, mixte, sans argent, et sans compter les points… Le collègue de notre association audiovisuelle (Échos du Réel) y allait tous les dimanches et me racontait des étoiles dans les yeux le plaisir qu’il avait à pratiquer ce sport dans ces conditions-là, proche des gens, des personnes souvent sans papiers, migrants, et désoeuvrés, qui retrouvaient un jour par semaine une ambiance conviviale et amicale.

Avec notre association nous nous sommes tout de suite dit que le sujet était intéressant, et c’est en allant les voir jouer, qu’un dimanche le « père adoptif » de Daniel (le personnage de mon film), est venu me voir pour me dire que Daniel avait des images de son périple et que cela lui ferait du bien d’en parler.

Nous avons pris rendez-vous avec Daniel, et nous l’avons enregistré pendant qu’il nous parlait de son long voyage pour arriver jusqu’ici… L’entretien a duré presque 3 heures, durant lesquelles Daniel n’a presque pas arrêté de parler. Il avait beaucoup à dire…

Q : Ton personnage , Comment as- tu as créé ce rapport filmeur /filmé? Pourras-tu parler de la fabrication de ce film et son déroulement ? 

Dans le cas de ce film, cela a été compliqué de filmer Daniel, il avait pour ainsi dire « tout donné » le jour où il a raconté son périple. Ça l’avait beaucoup chamboulé de remuer ces souvenirs-là, il me l’a dit par la suite.

Au départ j’avais pour projet de suivre Daniel dans sa vie actuelle, en cinéma direct, mais très vite je me suis rendue compte qu’il n’avait pas envie de cela, et que c’était son récit qu’il avait voulu me « donner », pas plus. J’ai dû conjuguer avec cela. Et très vite j’ai recentré sur le récit de son périple, et pas sur ce qu’il m’avait raconté de sa vie actuelle en France, ou de son passé en Afrique.. Ce qui importait c’était ce qu’il avait vécu durant son voyage, cette persévérance dans l’adversité lorsqu’on est migrant, clandestin, sans argent, bienvenu nulle part…Je voulais montrer que je le voyais comme un « héros ». 

Tout le film est basé sur un entretien, une « voix-off » et je voulais au départ y mettre des images qui fassent contrepoint, ses trajets dans la ville de Montpellier, dans le tram, sur la route de son lycée…mais au montage ça ne fonctionnait pas. J’ai alors eu l’idée de filmer des paysages, en mode contemplatif, qui mettraient plus en valeur la parole de Daniel. Tout a été tourné à 10km à la ronde autour de Montpellier, la mer, la garrigue, la gare désaffectée…pour raconter un voyage de plusieurs milliers de km à travers l’Afrique.

Daniel a mis du temps à me faire confiance, mais maintenant nous sommes amis, j’ai souvent de ses nouvelles et je le suis dans son installation en France… Il est venu à la première projection en public qu’il y a eue à Sète au mois de novembre 2021, et il a énormément participé au débat et répondu aux nombreuses questions du public…

Q : Pourras-tu parler de la production de ce film? 

Le film est une production de l’association Échos du réel, basée à Montpellier et composée de 5 anciens de la formation Varan dans les Cévennes (2015/2016). Nous nous entraidons à chaque étape de réalisation, de l' »envie » du film jusqu’à sa diffusion. Nous nous prêtons le matériel, et amenons notre aide à la prise de vue, de son, au montage (dans le cadre de mon film, c’est Guillaume Llong, autre membre de Échos du réelqui a été mon accolyte sur toutes les étapes de la réalisation). Pour ce projet nous avons eu un petit soutien financier du Fonds d’Aide aux Associations (régional), mais c’est une autoproduction, faite avec le minimum d’argent.



A propos de Coordination Festival AprèsVaran

Le Festival AprèsVaran est un rendez-vous annuel organisé depuis 2014 par les anciens stagiaires des Ateliers Varan. Le Bureau des Anciens Élèves regroupe 1500 élèves formés depuis plus de 30 ans à Paris et à l’étranger. -En 2014, pour sa première édition, le festival se voulait être un hommage au son. -En 2015, lors de sa deuxième édition, le festival s’est focalisé sur le parcours de réalisateurs confirmés comme Julie Bertuccelli, Mariana Otero et Marie-Pierre Brêtas. -En 2016, le festival traite de l'écriture dans le documentaire.

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