Le festival de Cannes approche et c’est à cette occasion que nous inaugurons notre nouvelle plage thématique Cinéma de cinéma : espace idéal pour des films qui invitent à reconsidérer certaines œuvres de l’histoire du septième art ! Nous vous invitons à y découvrir Deux de la vague d’Antoine De Baecque et Emmanuel Laurent.
C’est à Cannes en 1959 que La Nouvelle Vague émerge. André Malraux, alors tout jeune ministre de la Culture, vient d’imposer Les 400 coups dans la sélection du festival. Et c’est encore à Cannes, dans le fracas de 1968, que La Nouvelle Vague s’éteint, tiraillée entre les acceptions contradictoires que Godard et Truffaut lui accordent. Entre ces deux dates Deux de la vague raconte la relation intime et artistique des deux « Jeunes Turcs » des Cahiers du cinéma et nous replonge dans les images d’une époque historique où le cinéma a choisi d’assumer pleinement sa relation au réel !

Notre Fragment d’une œuvre est consacré au cinéaste chinois Wang Bing ! Alors que son dernier documentaire, Ta’ang, était encore en salle il y a peu, nous souhaitons partager avec vous trois films du réalisateur que nous aimons particulièrement : Fengming, chronique d’une femme chinoise, L’argent du charbon et Les Trois sœurs du Yunnan.
L’écoute rare et l’humilité du cinéaste trouvent toute sa force – et sa forme – dans Fengming, chronique d’une femme chinoise. Il rencontre ici une femme, survivante des camps du régime maoïste, dans un plan fixe radicale, face à elle et chez elle. Ce récit de vie traverse toute l’histoire de la Chine contemporaine. Une fresque humaine véritablement passionnante !
« Rester avec les gens, passer du temps avec eux est le seul moyen de comprendre leur vie. Il n’y en a pas d’autre » : Wang Bing exprime ici sa démarche documentaire. Ce désir de comprendre l’Autre et d’éprouver avec lui prend toute sa dimension dans le très poignant Les Trois sœurs du Yunnan. Dans les montagnes d’une région chinoise rurale et isolée, Ying, dix ans, s’occupe seule de ses deux petites sœurs. La caméra les accompagne plusieurs mois dans leur vie quotidienne.

Envie d’un court métrage ? Regardez Sarah de Mélanie Rappo (16 minutes). En quelques plans, la réalisatrice esquisse le portrait touchant de sa mère, originaire du Rwanda. Dans ses propos retenus, dans ses silences, transparaissent la nostalgie que Sarah éprouve au souvenir de son pays, quitté de longue date, et surtout l’inévitable sentiment d’être partout « étrangère ».

Enfin, ne manquez pas les films du réalisateur américain Charles Burnett : Several Friends, The Horse et My Brother’s Wedding, sans oublier les mots doux et lucides de la trop méconnue Germaine Tillion dans Germaine Tillion ou Notre famille humaine, ou encore le savoureux musée imaginaire d’Arnaud des Pallières : Les Choses rouges (encore 7 jours).

Bons films !