Cette semaine sur TënkC’est une plage
Musique que nous inaugurons cette semaine !
Sweet dreams are made of this.
Dans le ton d’un
Buena Vista Social Club, congolais cette fois, nous vous proposons le vivifiant
Benda Bilili !.
Pendant 5 ans, Florent de La Tullaye et Renaud Barret ont filmé le Staff BendaBilili, orchestre hors-pair composé de personnes paraplégiques et valides. Ricky et ses acolytes vivent dans les rues de Kinshasa et créent leurs propres instruments. Des premières répétitions à leur triomphe dans les festivals du monde entier,
Benda Bilili ! nous raconte la trajectoire hallucinante de ces
outsiders, sans manquer de renverser tous les clichés sur le handicap et la misère. Le film nous interroge enfin sur notre propre espérance.
Mafrouza : 12h35. Non, ce n’est pas une blague et nous sommes fiers de pouvoir programmer ce film-fleuve. C’est la flexibilité que nous permet internet : vous proposer des films au format inhabituel, inclassables, hors-normes. Cette grande fresque documentaire en 5 volets est à regarder dans son intégralité ou par épisode. L’ordre des parties est chronologique, mais chacune d’elle est autonome. Chronique polyphonique tournée sur deux ans, Mafrouza tire son nom d’un bidonville d’Alexandrie construit sur les vestiges de la nécropole antique. Ici, les voix des habitants se rassemblent et se répondent pour nous raconter Mafrouza. Si la vie y est rude, tous résistent avec grâce et ardeur. Voilà donc un film formidable que nous vous conseillons de commencer, au risque d’y prendre goût et d’y passer la nuit !
Premier film que nous programmons d’Harun Farocki : Sauerbruch Hutton Architekten. Il filme pendant trois mois deux architectes allemands de renom, Hutton et Sauerbruch, et se fraye une entrée dans le monde de l’architecture moderne, dans la réflexion de la matière, de l’espace, du verbe. Réalisateur et théoricien du cinéma allemand, Farocki se pose comme un incontournable du cinéma militant, documentaire et expérimental. Avec une approche anti-pédagogique, il défend dans son travail une grande liberté donnée au spectateur.
Connaissez-vous le travail de Gilles Clément ? À la fois comme enseignant et comme jardinier, il a boulversé la conception contemporaine du paysage avec sa fameuse maxime « savoir ne pas faire ». Le magnifique entretien Penser le paysage – Gilles Clément, stimulant et savant, explore tout à la fois sa fécondité conceptuelle et ses réalisations concrètes ; il fait surtout voler en éclat certaines de nos catégories de pensée les plus fossilisées ! Celui qui se revendique jardinier se révèle un philosophe profondément vitaliste et politique !
Enfin, ne laissez pas filer tout un cortège de films africains. Regardez Le Troisième vide, Gangster Backstage, La souffrance est une école de sagesse, programmés en décembre à l’occasion du Festival du film documentaire de Saint-Louis du Sénégal, ou encore Bakoroman et Samir dans la poussière.
Bons films !