« Annie-Paule THOREL » de Guy Lavigerie – Festival 2019


Projection Mercredi 11 septembre à 21h15 

A la SACD 11 bis, rue Ballu, 75009 Paris

 « Annie-Paule THOREL »  de  Guy Lavigerie (21’, 2007, France) 

En présence d’Anne-Paule Thorel et Guy Lavigérie

Toujours le spectateur voudra qu’on lui dise ce qu’il va voir. Cela vaut pour ce film sur la peintre Annie-Paule Thorel en situation de création, dont je me contentais jusqu’alors de poser dans le synopsis le cadre social externe, tant il me semblait que par contraste on percevrait le temps long de la patience du geste et le soin de toute une équipe porté à l’oeuvre en cours. Or loin de croire que le spectateur accèdera d’emblée à une manière de faire, je dois expliciter à quoi il peut s’attendre à l’approche des images.

A la fin du siècle dernier, Annie-Paule et moi nous sommes formés ensemble à l’art-thérapie, qui est une façon toute particulière de porter attention à l’humain. On y est tenu d’opérer un certain « vide » si on veut laisser la place à l’expression centrale de l’autre en vis-à-vis. Inutile de préciser combien dans notre société du plein égotisme cette démarche est une étrangeté, y compris dans le domaine de la création artistique.

Pourquoi le réalisateur s’efface-t-il au point qu’on ne sache pas ce qu’il veut vouloir dire ? s’inquiètera celui qui a peur du silence. Réponse : le réalisateur s’efface parce qu’il a besoin que l’artiste et son équipe l’oublient afin de mieux capter leur présence au travail. 

Avant de filmer, j’ai rencontré plusieurs fois Annie-Paule dans son atelier en Bourgogne. J’ai autant aimé l’émotion concrète immédiate que produit sa peinture souvent chaude comme la pierre qui apaise, que le lien qu’on la voit entretenir avec elle comme avec la matière en ses mouvements secrets. J’ai reconnu ses œuvres et les ai accueillies comme autant d’espaces de respiration ; grâce aux textures et aux couleurs mêlées comme par un marouflage peaufiné à main nue. 

Par mon silence je pointe l’acuité du regard et le soin de la peintre pour sa toile, où support, matière et représentation ne font qu’un. Il appartient à chacun de s’autoriser d’en faire l’approche sensible. Et pour cela de s’ouvrir au dialogue intime avec lui-même dans le temps réel du regard qu’il ose porter à l’autre. En fait j’ai filmé un processus de réalisation d’une œuvre en portant particulièrement attention à ce qui retenait celle de l’artiste.

Tous mes remerciements à Mina Rad qui héberge ce film.

Guy Lavigerie

Synopsis

En banlieue dijonnaise, une installation plastique dans un environnement culturel apparemment appauvri, en réponse à une commande institutionnelle: où l’on voit l’artiste-peintre Annie-Paule Thorel et son équipe en pleine réalisation d’une oeuvre exigeante accessible à tous.

Bio 

Formé à la réalisation en 2003 aux Ateliers Varan, Guy Lavigerie est principalement metteur en scène et comédien.

Il accomplit un travail territorial de création pour permettre au public d’être partie prenante d’œuvres scéniques et textuelles exigeantes. Avec J’Irai marcher sur les Toits, une structure artistique qui vise à créer de la valeur sociale en milieu rural deux-sévrien (Poitou), il conduit de nombreux projets artistiques citoyens. 

Et si vous souhaitez voir le film :

https://vimeo.com/382467895

Les « petits mots » du comité sur le film 

Une beauté esthétique, une approche originale.

Débat animé par Mina Rad


A propos de Coordination Festival AprèsVaran

Le Festival AprèsVaran est un rendez-vous annuel organisé depuis 2014 par les anciens stagiaires des Ateliers Varan. Le Bureau des Anciens Élèves regroupe 1500 élèves formés depuis plus de 30 ans à Paris et à l’étranger. -En 2014, pour sa première édition, le festival se voulait être un hommage au son. -En 2015, lors de sa deuxième édition, le festival s’est focalisé sur le parcours de réalisateurs confirmés comme Julie Bertuccelli, Mariana Otero et Marie-Pierre Brêtas. -En 2016, le festival traite de l'écriture dans le documentaire.

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