Projection le vendredi 28 mars à 18h30 (Cinéma 2) et le samedi 29 mars à 10h30 (CWB) au Cinéma du Réel
« Hautes terres » de Marie-Pierre Brêtas : vendredi 28 mars à 18h30 (Cinéma 2) et samedi 29 mars à 10h30 (CWB)
Dans le Nord-Est du Brésil, Vanilda et son mari Antonio, ainsi qu’une vingtaine d’autres familles de paysans obtiennent enfin une propriété après avoir passé quatre ans à lutter dans un campement avec le soutien du syndicat des sans-terres. Tels les pionniers d’un Western ils entreprennent la lente construction d’une communauté agricole, armés de la force de leurs bras et de leurs espoirs, sur ce territoire hanté par la sécheresse. La gestion collective de la propriété et de ses ressources s’avère être une aventure plus exigeante encore que la conquête des terres. C’est cette force utopique que le film regarde prendre pied dans l’épreuve d’une réalité désolée.
Une communauté de sans-terre brésiliens se voit attribuer le lopin sur lequel elle est installée. On s’active gaiement à cette pérennisation mais ce changement de statut crée des tensions.
Nourri de la longue familiarité de la réalisatrice avec Antonio et Vanilda, ouvriers agricoles sans-terre du Nordeste, Hautes Terres commence quand une page se tourne pour la communauté. La vingtaine de familles qui avait établi des cabanes en un « campement d’occupation » va bientôt se voir attribuer ce pan de montagne. Tandis que psychologue et travailleurs sociaux se succèdent pour les préparer, comme dit en substance l’un d’eux, à devenir patrons, la question du vivre-ensemble mais aussi la forme concrète de l’habitat pérenne met chacun en ébullition. Le quotidien de Vanilda, qui vend des vêtements porte-à-porte et évoque ses enfants partis à la ville, fait l’objet des séquences les plus remarquables de ce film attentif à la justesse des gestes, à la portée politique d’une façon de bâtir, de faire lien avec les autres. Faire lien, n’est-ce pas ce que fait le mieux Vanilda, dans un plan d’une simplicité à la fois drôle et touchante, noue un fagot d’épis de maïs avec une branche d’arbre souple. De ces intuitions techniques aussi sophistiquées que naturelles, le film s’est à coup sûr inspirée dans sa forme, sans cesse revivifiée par des épiphanies minuscules.
Projection :
Festival Cinéma du Réel 2014 au centre Pompidou à Paris, Place Georges-Pompidou – Paris 4e
Cinéma 1 et 2 : accès par la mezzanine, au niveau du contrôle d’accès au musée et aux expositions
Les tarifs :
>> Plein Tarif : 6€
>> Tarif réduit : 4€ (conditions Centre Pompidou)
http://www.cinemadureel.org