Un film sur la façon dont nous regardons le passé »
Projection mardi 3 décembre à 19h30
Aux Ateliers Varan, 6 impasse Mont-Louis 75011 Paris.
« À la recherche de Vaubeton » de Michelle Gales (84′, 2018, France) – Ciné Club 2019
En présence de la réalisatrice du film Michelle Gales accompagnée par Philippe Berney, Archéologue, l’Université de Bourgogne-Franche-Comté.
La presse en parle :
« Poésie, musique, chants, témoignages des habitants, des artistes, des acteurs de la vie associative locale : le film de Michelle Gales donne à entendre les voix du passé, mais porte un regard tendre et émerveillé sur les paysages et les hommes qui les peuplent maintenant.”
Christine Joseph
Synopsis
Dans ce village de Bourgogne au IXème siècle, Girart de Roussillon et sa femme Berthe fondèrent une abbaye pour femmes, d’abord dans la vallée, par la suite transférée sur la colline connue aujourd’hui comme Vézelay. Quelques siècles plus tard, Girart et Berthe sont devenus personnages d’épopées chantées telle La Chanson de Girart de Roussillon.
Parmi les libertés prises avec les faits historiques dans cette chanson de geste, on raconte que l’Empereur de Constantinople, pour sceller son alliance avec la France, donne ses deux filles en mariage. Berthe, l’ainée doit devenir Reine et sa sœur, Elissent, femme du Comte Girart. Une fois arrivées à la cour, le roi Charles exige de prendre Elissent pour femme. Girart accepte d’épouser Berthe, un compromis gallant qui lui vaudra l’amour fidèle et immuable de la part des deux sœurs. Cependant, le roi Charles trouve d’autres prétextes pour déclencher le conflit avec Girart, ce seigneur puissant dont il veut reprendre les terres.
Au mileu de nombreuses batailles évoquées dans La Chanson de Girart de Roussillon, celle de Vaubeton est la plus dramatique. Et dans le film, À la recherche de Vaubeton, la Bataille de Vaubeton est parmi les épisodes que nous entendons chantés dans la version occitane de l’épopée. En effet, ce poème, qui a tant intrigué les historiens, existe en plusieurs versions, dont la plus complète est une mélange de langue d’oïl et langue d’oc.
Entre les interrogations des médiévistes — et peut-être aussi de ceux qui chantaient l’épopée, — une question se posait : “ pourquoi ici ?” Girart et Berthe auraient-ils fondé le couvent de Vézelay pour expier le sang versé sur le champ de bataille ?
C’est pourquoi, dans les années 1930, René Louis, médiéviste et archéologue amateur, est venu chercher le site de la célèbre bataille de Vaubeton, dans le lieu-dit du même nom. Au lieu des traces d’un combat, il a trouvé des vestiges de thermes gallo-romains, puis ceux d’un sanctuaire gaulois ainsi que des puits datant de la période néolithique.
Dans ce paysage, les époques du passé se chevauchent comme les couches des fouilles des Fontaines salées. À travers la poésie, la musique, les objets ou les lieux, ces voix de nos ancêtres nous interpellent. Au rythme des manifestations populaires ou des rencontres d’artistes, habitants et visiteurs se réapproprient l’Histoire et la Légende.
P.S. On a longtemps cru que le couvent était sous ma maison en bordure du village mais, comme explique Christian Sapin dans le film, les recherches récentes du Centre des Etudes Médiévales situent les bâtiments des moniales sous l’église Notre Dame de Saint Père.
Texte introduction du film
Girart de Roussillon et sa femme Berthe fondèrent une abbaye pour femmes à Saint Père sous Vézelay en 858-859.
Le Comte Girart (aussi connu comme Gérard, Girard ou Gyrart) était un puissant seigneur avant de rentrer en conflit avec Charles le Chauve.
Girart et Berthe sont aussi les personnages de plusieurs chansons de geste dont la plus célèbre est la Chanson de Girart de Roussillon.
Dans cette version fabulée, le Pape demanda à l’Empereur de Constantinople de donner ses deux filles en mariage. Le Roi Charles devait épouser l’ainée, Berthe, et Girart sa sœur cadette, Elissent.
Pour des raisons inexpliquées, les plus anciennes versions du poème, qui datent du XIIème siècle, existent dans un mélange de langue d’Oc et langue d’Oil.
Au XVème siècle, le Duc de Bourgogne commanda une traduction en français de l’époque, illustrée d’enluminures …
Michelle Gales
Née à Washington DC, Michelle Gales habite en France depuis 1970, où elle a terminé ses études en Linguistique théorique et poursuivi ses recherches personnelles en Histoire de l’Art. Poursuivant une maîtrise en conception et réalisation de films, elle est devenue monteuse en cinéma documentaire et co-fondatrice de La Revue Documentaires. Après trois courts-métrage documentaires sur le thème d’urbanisme à Paris, dont Changement de décor pendant sa formation aux Ateliers Varan, son premier long métrage, Un autre conte de deux villes, compare les transformations dans les quartiers de l’Est de Paris et de Londres. À la recherche de Vaubeton est son deuxième long-métrage documentaire.
Quelques mots sur le film :
« Il ne s’est pas tant agi pour Michelle Gales de se livrer à un exercice documentaire scientifique et technique, cantonné aux découvertes archéologiques factuels, mais bien plutôt d’observer et de saisir, au présent, les échos de la légende médiévale dans les esprits et les récits des habitants, artistes ou visiteurs du lieu, avec leurs lots d’imaginaire, de ré-interprétation et de reconstruction. »
Frédéric Effe, www.moyenagepassion.org
… « bien documenté, au plus proche de la réalité archéologique et historique. Il est aussi très proche des gens avec délicatesse. »
Christine Joseph, l’Yonne républicaine
« J’aime le rythme, les images enracinées, bien ancrées dans la proximité, avec un bon équilibre de dialogue, entretien, parole. C’est aussi sympathique d’entendre votre interaction avec les gens, un présence agréable. »
Jeffrey Ruoff, cinéaste historien, enseignant à Dartmouth
« (Your film on Vaubeton is beautiful, I like the pacing, lots of engrained imagery, well-rooted in the local, with just the right amount of dialogue, interview, speech. It’s also nice to hear you talk and interact with the locals, very comfortable presence. (text original)
« ….des paysages, des impressions de nature et de pierres, le goût du Moyen Âge et des traces trouvées dans le sol des vignes… Depuis la musique jusqu’aux vendanges, c’était de vraies madeleines de Proust ! … en tissant passé et présent, et cela provient d’une rencontre en profondeur avec cette région où le passé est là partout autour de nous. »
Gaëlle Rillard, enseignante chercheuse en cinéma
Générique du film
avec la participation de
Fé Avouglan, Yasmina Belferoum, Philippe Beyney, Marcel Blandin, Thierry Cornillon, Olivier Feraud, Henri Garnier, Sylvie Gourlet,
Toshio Hirai, Dominique Janvier, Ali et Ahmed Nikiema,
Ginko Ogashiwa, Christian Sapin, Sara Saragoni, Philippe Tollard, Domitille Vigneron, Sylvie Wlotkowski et Michel Zink
et pour la cérémonie des Druides
Carine Bordet, Mathieu Debray, Emilie Desplats, Jean-Claude Nivert
musique
Chants des troubadours et extraits de
La Chanson de Girart de Roussillon
Domitille Vigneron, voix et vièle à archet
Thierry Cornillon, voix, flute, frestel, trompe à cor
Olivier Feraud, lyre, psalterion, vièle
Le Chant des Druides
deFrançoise Pons etJean Liebermann
Les Disparus
comp:Cécile Girard et Sylvain Girardeau
int.:C. Girard
Casta Diva deNorma,
chanté par Fé Avouglan, accomp.Marianne Blivet
Le Scottish du regret
trad/int: Sylvie Gourlet
Le Branle du rat
trad/int : Les Gui Yant Neux d’Raporçon
Muses ornées,
comp./arr./int. : Le Surnatural Orchestra
image et son
Michelle Gales
images complémentaires (Super 8)
Arlette Girardot,
son complémentaire
Lola Corps
Thierry Cornillon
assistante à la réalisation
Madoka Nishino
montage
Nadir Hadjérioua
montage son
Suzanne Durand
mixage son
Jean-Marc Schick
étalonnage
Romain Pierrat
producteur délégué
Isabelle Russo
producteur associé
M. J. Sullivan
réalisation
Michelle Gales
Débat animé par Mina Rad
Pour en savoir plus :