Cette semaine sur TënkRendez-vous international pour les cinéphiles, les adeptes du format court et les professionnels : le Festival du Court Métrage de Clermont-Ferrand ! La 39ème édition commence ce soir et nous avons choisi de partager avec vous 3 belles découvertes documentaires que nous y avons faites en 2016 :
La Fin d’Homère,
Isabella Morra et
La Légende dorée. On dit que le court est au long métrage ce que la nouvelle est au roman : ces films montrent tout à fait la capacité du court métrage et de leurs auteurs à nous éprouver sur un temps bref.
Peter Watkins, cinéaste anglais, réalise en 1965 La Bombe : le film sera censuré en Angleterre pendant 20 ans. Cette expérience est déterminante pour Watkins qui s’expatrie. Pacifiste convaincu, critique des médias, il propose un cinéma profondément engagé. C’est en 1971 qu’il réalise le glaçant Punishment Park : coup de cœur mais aussi grand frisson ! Cette fable politique est un faux-documentaire : Watkins pousse le climat sécuritaire américain de l’époque jusqu’à la légalisation d’une véritable chasse à l’homme. Une loi d’exception est votée en 1970 pendant la guerre du Vietnam, autorisant à placer en détention « toute personne susceptible de porter atteinte à la sécurité intérieure ». Un jeune homme est accusé de complot contre la sureté de l’État. La sentence tombe : « Une peine d’emprisonnement de 15 à 21 ans ou 4 jours au Punishment Park. » Zone d’entraînement pour les policiers anti-émeutes et les militaires américains, le Punishment Park est situé en Californie. Là, les détenu(e)s devront traverser le désert sur 85 km, à pied, sans eau ni nourriture, poursuivi(e)s par les forces spéciales, armées et motorisées. Objectif : atteindre un drapeau américain, unique condition de leur libération. Mais peut-on seulement survivre au Punishment Park ?
Guerre du Vietnam et attentats du 11 septembre : deux conflits qui ont marqué l’histoire récente des États-Unis. C’est ce deuxième évènement qui est abordé dans le No News From Home de Patrick Zocco. En 5 minutes, le film dévoile un Manhattan post 11 septembre et entre en résonance avec le travelling que Chantal Akerman filme en 1977 pour clore son News from Home. Aujourd’hui, les tours sont irrémédiablement absentes et ce n’est plus le ressac monotone du film d’Akerman qui accompagne le plan, mais la communication, bien réelle, enregistrée entre les tours de contrôle et les avions détournés : « – Est-ce la réalité ou un exercice ? – Non, ceci n’est pas un exercice, ni un test. »
Grand écart et… saut de chat : Rain. En 2011, le Ballet de l’Opéra national de Paris a présenté pour la première fois une chorégraphie d’Anne Teresa De Keersmaeker, « Rain ». Les cinéastes Olivia Rochette et Gérard-Jan Claes ont suivi les répétitions, des auditions à la première. Le documentaire se concentre sur la manière dont la chorégraphe transmet son vocabulaire gestuel à ces danseurs de formation classique. À l’image du travail de la chorégraphe, ce film est d’une justesse et d’une poésie envoûtante !
Ce sont de œuvres de fiction qui reviennent en tête avec La Chasse au Snark : des 400 Coups de Truffaut à Rosetta des frères Dardenne ! En Belgique, l’enseignement de type 3 regroupe les enfants jugés inadaptés au système scolaire classique, en raison de troubles du comportement. François Xavier-Drouet a suivi sur une année scolaire les élèves du Snark, internat-école qui accueille une trentaine de ces jeunes. L’éducation non-répressive qui y prime laisse souvent libre court à leur malaise et leur violence. Les relations entre adolescents et adultes se révèlent d’une grande complexité, devant laquelle le réalisateur ne recule pas, prenant le temps d’une vraie rencontre avec les gens qu’il filme.
Enfin, ne manquez pas les documentaires que nous vous avons proposé il y a deux mois pour les fêtes de fin d’année : Fifi hurle de joie, L’Apprenti, Cherche toujours, Trop tôt / Trop tard ou encore Kosmos.
Bons films !