JE NE VEUX PLUS Y ALLER MAMAN de Antonio Fischetti (Les Films de la Boussole – 110′ – 2023)
Mercredi 11 décembre 2024 à 20h
au Cinéma L’espace saint Michel
7 Pl. Saint-Michel, 75005 Paris
en présence de la Réalisateur, producteur et distributeur
Synopsis
Antonio Fischetti est journaliste à Charlie, et le 7 janvier 2015 il échappe à l’attentat par la grâce d’un concours de circonstances saugrenues. L’onde de choc passée, une introspection s’est imposée à lui pour redonner un sens à sa vie fragmentée par ce drame. Parmi tous ses camarades assassinés, il y avait Elsa Cayat, la psychanalyste fantasque, qui tenait une rubrique dans le journal. Ils avaient même commencé un film ensemble, sous forme d’entretiens. Guidé par les réminiscences de la parole d’Elsa, Antonio Fischetti revisite son histoire et les raisons de son engagement dans Charlie. Son film est une quête à la fois sensible et décalée, questionnant le pouvoir des images et les ressorts du mot liberté.
Mon film est une quête à la fois sensible et décalée, questionnant le pouvoir des images et les ressorts du mot liberté.
Après quelques avant-premières en 2024 dont une dans le cadre du Ciné-Club Après Varan
JE NE VEUX PLUS Y ALLER MAMAN sort au cinéma le 11 décembre, distribué par AKTIS Cinéma – DHR
Note écrite par le producteur :
« Tout a commencé il y a une vingtaine d’années. Un « jeune » journaliste qui cherchait une maison de production de films m’a été présenté par un ami cadreur.
Antonio Fischetti venait de rentrer chez Charlie Hebdo et voulait se « frotter » à la réalisation de films documentaires. Il n’avait aucune expérience dans ce domaine.
Sans financement extérieur et avec notre seul désir de faire exister un film, nous avons commencé à tourner. Ce projet documentaire avait pour sujet : une enquête personnelle autour de la prostitution.
Cela dura six semaines, puis Antonio décida d’écrire un livre avec la psychanalyste Elsa Cayat qu’il avait rencontrée pour le film.
Une maison d’édition fut plus facile à convaincre qu’une chaîne de télé : « Le désir et la putain » était publié chez Albin Michel. Nos rushes devenaient orphelins.
Le 7 janvier 2015, je découvris l’horreur des attentats en écoutant la radio.
Antonio était vivant, mais beaucoup d’autres – dont Elsa – avaient perdu la vie.
Le temps passant, je ne pouvais rester sans rien faire.
Après en avoir longuement parlé avec Antonio, nous avons décidé d’imaginer une nouvelle écriture pour donner une réalité contemporaine à ce qui avait déjà été tourné.
Antonio a exhumé les anciens rushes de sa cave et nous nous sommes mis à travailler.
Le chemin a été long et nous avons volontairement attendu que les films « commémoratifs » soient diffusés, que le temps passe… Pour qu’Antonio prenne lui aussi de la « distance ».
Antonio était à un enterrement le jour de l’attentat et donc absent de la réunion de rédaction.
Le chemin qu’il parcourt aujourd’hui avec ce film lui permet de recoller les morceaux d’une image, celle qu’il n’a pas vue et qui pourtant le hante encore. Il va donc chercher dans sa propre histoire d’autres images, celles qui lui permettront de se confronter au présent en dessinant les contours de cette image manquante.
Le ton du film est très proche de celui de Charlie Hebdo, mais pas seulement, on pourra penser aussi à Nanni Moretti et Woody Allen et plus près de nous, à Luc Moullet tant le personnage est à la fois lunaire, inattendu et comme « présent » malgré-lui.
La cohérence du récit de ce film est portée par le dialogue entre le personnage principal (le réalisateur) et son inconscient révélé par le psychanalyste incarné par Yann Diener, le successeur d’Elsa Cayat à Charlie. Elle se construit avec une part importante de mise en scène qui pourrait s’apparenter à un dispositif de fiction.
Un récit tel que celui-ci, sensible et personnel, peut se retrouver dans le cinéma comme une expérience narrative, ce qui en littérature serait « essai », et en art plastique « expérimental », tendra ici vers le documentaire de création. La force du personnage qui cherche son chemin réside en partie dans ses hésitations et ses doutes, il ne peut avancer qu’avec sa fragilité et la forme du film en est tout naturellement imprégnée.
Cette quête intime, qu’il mène depuis des années, a pris aujourd’hui une toute autre dimension et vient questionner avec ce film – dans le fond comme dans la forme – la liberté de fabriquer de nouvelles images.
Ce chemin, nous le partageons depuis le début de notre rencontre. »
Bio
Je suis journaliste à Charlie, et le 7 janvier 2015 j’ai échappé à l’attentat par la grâce d’un concours de circonstances saugrenues. L’onde de choc passée, une introspection s’est imposée à moi pour redonner un sens à ma vie fragmentée par ce drame. Parmi tous mes camarades assassinés, il y avait Elsa Cayat, la psychanalyste fantasque, qui tenait une rubrique dans le journal. Nous avions même commencé un film ensemble, sous forme d’entretiens. Guidé par les réminiscences de la parole d’Elsa, je revisite mon histoire et les raisons de mon engagement dans Charlie.
Elsa Cayat